lunedì 22 ottobre 2007

Les Nations Unies et les droits des femmes

Lors de la création des Nations Unies, en 1945, la lutte pour l’égalité entre les sexes était balbutiante. Seuls trente, des cinquante et un premiers Etats Membres de l’Organisation, accordaient aux femmes les mêmes droits de vote qu’aux hommes, ou les autorisaient à travailler dans l’administration publique. Néanmoins, les rédacteurs de la Charte des Nations Unies, prévoyants, firent délibérément mention de «l’égalité des droits entre les hommes et les femmes»,lorsqu’ils déclaraient la foi (des Nations Unies) en les droits de l’homme ainsi que la dignité et la valeur de la personne humaine. Aucun document légal international n’avait auparavant affirmé avec une telle vigueur l’égalité de tous les êtres humains, ou n’avait considéré la différence de sexe comme motif possible de discrimination. Il devint alors évident que les droits des femmes seraient au cœur des travaux futurs de l’Organisation.

Les cinq conférences mondiales sur les femmes organisées par les Nations Unies, en un quart de siècle, ont été le moyen de placer la question de l’égalité entre les sexes au cœur de l’agenda mondial. Elles ont permis de grouper la communauté internationale, autour d’un ensemble d’objectifs communs, assorti d’un plan d’action effectif pour la promotion générale des femmes dans toutes les sphères de la vie publique et privée.


Le sommet de Beijing
En 1995, du 4 au 15 septembre, des milliers d’hommes et de femmes se sont rassemblés à Beijing (Chine) pour la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Les participants ont examiné comment la vie des femmes a changé au cours de la dernière décennie et quelles nouvelles mesures prendre pour faire en sorte que les questions qui intéressent les femmes restent au premier plan des préoccupations de la communauté internationale.Cette Conférence a permis l'adoption, par tous les participants, d' un Programme d’action visant à créer des conditions qui permettront aux femmes de réaliser au maximum leur potentiel dès l’enfance, et de concrétiser tout ce qu’elles peuvent apporter à l’édification d’un monde meilleur pour tous.
Ce Programme d’action trace, entre autres, les lignes à suivre pour donner plus de pouvoir aux femmes. Il vise à accélérer l’application des stratégies prospectives de Nairobi pour la promotion de la femme (1985) et à éliminer tous les obstacles qui empêchent les femmes de jouer un rôle actif dans tous les domaines de la vie publique et privée en participant pleinement, et sur un pied d’égalité, à la prise de décisions dans les domaines économique, social, culturel et politique. Il repose, donc, sur le principe du partage des pouvoirs et des responsabilités entre hommes et femmes dans les foyers, sur les lieux de travail et, plus largement, au sein des communautés nationales et internationales.
Le Programme d’action est établi en pleine conformité avec les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et du droit international. Il est reconnu que l’élaboration et la mise en application de stratégies, politiques, programmes et initiatives dans tous les domaines visés relèvent de la responsabilité de chaque pays, agissant dans le strict respect des valeurs religieuses et éthiques, du patrimoine culturel et des convictions philosophiques de tous, et en concordance avec tous les droits universels de l’homme et des libertés fondamentales.
Le Programme d’action réaffirme le principe fondamental énoncé dans la Déclaration et le Programme d’action de Vienne adoptés par la Conférence mondiale sur les droits de l’homme en 1993, selon lequel les droits fondamentaux des femmes et des fillettes font inaliénablement, intégralement et indissociablement parties des droits universels de la personne.

L’égalité des femmes et des hommes relève des droits de l’homme et c’est une condition de justice sociale; c’est aussi un préalable essentiel au développement et à la paix. Pour relever les défis du XXIè siècle et parvenir à un développement durable au service de l'individu, il est indispensable de créer un nouveau partenariat, fondé sur l’égalité des femmes et des hommes.

La fin de la guerre froide a bouleversé le panorama international et atténué la rivalité entre les superpuissances. La menace de conflit armé à l’échelon planétaire a diminué, tandis que les relations internationales s’améliorent et que s’ouvrent de nouvelles perspectives de paix entre les nations. Malheureusement, les guerres d’agression, les conflits armés, les guerres civiles, le terrorisme et la violence extrémiste continuent à dévaster de nombreuses régions du monde. Et les femmes et les enfants en sont toujours les principales victimes : meurtres, tortures, viols et combien d'autres graves violations des droits fondamentaux de la femme.

Lors de la Conférence de Beijing, les gouvernements ont pris également pris des engagements pour s’assurer que la vie quotidienne des femmes soit plus explicitement visée par les processus de planification et de prise de décisions politiques. Les organisations non gouvernementales, pour leur part, ont adopté des méthodes de travail plus sophistiqués en faveur du renforcement des droits des femmes et de la parité dans le domaine de la prise de décisions à tous les niveaux.
L’Assemblée générale des Nations Unies a demandé à tous les Etats, au système des Nations Unies et aux autres organisations internationales, aux ONG et au secteur privé, de prendre des mesures pour appliquer les recommandations adoptées à Beijing. Les mécanismes qui ont été établis pour promouvoir le statut de la femme des politiques sur l’ensemble des institutions et programmes des Nations Unies ont été renforcés.
Au sein des Nations Unies, le Secrétaire général désigna un fonctionnaire de haut rang pour servir de conseiller spécial sur les questions sexospécifiques. L’organisation se vit également confier un rôle central, celui de superviser le programme.

L’Assemblée générale des Nations Unies s’est réunie, en session extraordinaire à New York du 5 au 9 juin 2000, pour examiner, 5 ans après, le Programme d’action de Beijing. Cette session extraordinaire a eu pour thème : Les femmes en l’an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIè siècle s’est concentrée sur des exemples de bonnes pratiques, d’actions positives, d’expériences acquises et de défis majeurs qui demeurent encore.
Il résulte que, certes, beaucoup de progrès ont été réalisés dans l’application des 12 domaines critiques identifiés dans le Programme d’action de Beijing. Néanmoins de nombreux obstacles restent encore à surmonter, notamment dans les domaines suivants :
1. Femmes et pauvreté :
Les inégalités des revenus, le chômage et la féminisation de la pauvreté, particulièrement les femmes rurales, contribuent à creuser l’écart entre les hommes et les femmes. Le lourd fardeau de la dette, les dépenses militaires et les faibles niveaux d’aide au développement sapent les efforts nationaux de développement.
2. Education et formation des femmes :
Les efforts en vue de mettre fin à l’illettrisme des femmes et améliorer l’accès des filles à tous les niveaux et à tous les types d’éducation ont été limités par : le manque de ressources, la persistance des préjugés et de la discrimination contre les femmes, et par les stéréotypes portant sur les activités des femmes qui persistent dans les écoles et les communautés.
3. Les femmes et la santé :
Les progrès ont été réduits faute d’une approche globale de la santé des femmes et des filles durant toute la durée de leur vie. La faiblesse des ressources humaines et financières, l’infrastructure et la fourniture de services demeurent inadéquates dans de nombreux pays en développement..
4. La violence à l’égard des femmes :
Une mauvaise compréhension des causes de la violence à l’égard des femmes et des données inadéquates sur les diverses formes de violence sapent les efforts accomplis. Les attitudes et les valeurs socioculturelles renforcent la position subordonnée des femmes dans la société.
5. Les femmes et les conflits armés :
L’absence de femmes à tous les niveaux de décisions relatives au maintien et à la construction de la paix , à la réconciliation et à la reconstruction après un conflit présente de sérieux obstacles. Les changements dans la natures des conflits, marqués par la prise de civils pour cible et l’intervention d’acteurs non gouvernementaux, ont eu des effets néfastes sur les femmes et les filles.
6. Les femmes et l’économie :
Les bénéfices de l’économie mondialisée croissante ont été mal répartis, ce qui a augmenté les disparités économiques, généré des environnements de travail peu sûr et la persistance de l’inégalité entre les sexes dans l’économie informelle et le secteur rural. Peu de pays ont pris des mesures légales pour favoriser l’accès des femmes à la propriété de la terre et des autres biens. L’échec à reconnaître que les femmes ont un rôle à la fois productif et reproductif fait peser de plus grandes responsabilités sur les femmes, ainsi q’une plus lourde charge de travail non rémunéré.
7. Les femmes, le pouvoir et le processus de prise de décision :
Un écart subsiste entre l’égalité de droit et de fait. Les rôles traditionnellement assignés aux femmes restreignent leurs choix dans l’éducation et leur carrière et les poussent à assumer des responsabilités domestiques.
8. Les mécanismes institutionnels pour la promotion de la femme :
Le manque de ressources humaines et financières reste le principal obstacle aux mécanismes nationaux, auquel s’ajoutent la mauvaise compréhension de l’égalité entre les sexes et de l’intégration des perspectives sexospécifiques, les stéréotypes dominants et les attitudes discriminatoires, les priorités conflictuelles des gouvernements et la liaison insuffisante avec la société civile.
9. Les femmes et les droits de la personne humaine :
Il existe encore des lois discriminatoires. En outre, le code pénal etle code de la famille ne sont pas encore complètement sensibilisés aux questions relatives aux sexes. De nombreux écarts entre les lois et les règlements perpétuent la discrimination et l’inégalité de droit et de fait.
10. Les femmes et les medias
Les femmes sont trop peu nombreuses à occuper des postes décisionnaires pour avoir une influence sur la politique des médias. Les images négatives de femmes, les représentations stéréotypées et la pornographie ont augmenté dans certains endroits et certains journalistes conservent des préjugés à l’encontre des femmes. Le secteur des technologies de l’information et de la communication est fondé sur des normes masculines.
11. Les femmes et l’environnement :La prise de conscience du public des questions environnementales et des bénéfices à retirer de l’égalité entre les sexes pour la promotion de l’environnement fait encore défaut. Les politiques et les programmes pour l’environnement ne tiennent pas toujours compte des questions de sexospécificité et ne rendent pas compte du rôle et des contributions des femmes à la durabilité de l’environnement.
12. Les filles :
Les attitudes traditionnelles discriminatoires à l’égard des femmes et des filles et une conscience inadéquate de la situation des filles, notamment du fait que les responsabilités domestiques les empêchent souvent de poursuivre leur éducation, contribuent à diminuer les opportunités qu’ont les filles de devenir autosuffisantes et indépendantes.

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, adoptée en 1979 par l’Assemblée générale des Nations Unies est souvent présentée comme une déclaration internationale des droits des femmes. En un préambule et 30 articles, elle donne une définition de la discrimination à l’égard des femmes et établit un programme national d’action visant à mettre un terme à cette discrimination.
Selon la Convention, on entend par discrimination à l’égard des femmes « … toute distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui a pour effet ou pour but de compromettre ou détruire la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine.
En reconnaissant la Convention, les Etats s’engagent à rendre une série de mesures pour mettre fin à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Ces mesures consistent notamment à :
Inscrire dans leur système juridique le principe de l’égalité des hommes et les femmes, abroger toutes les lois discriminatoires et adopter des lois interdisant toute discrimination à l’égard des femmes ;
Etablir des tribunaux et d’autres institutions publiques pour garantir la protection effective des femmes contre la discrimination :
Assurer l’élimination de tous les actes de discrimination à l’égard des femmes commis par des personnes, des organisations ou des entreprises.

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